La fertilité biologique, c’est l'aptitude des sols à apporter les éléments essentiels à la croissance des végétaux, par l’action d’organismes vivants.
En établissant des inter-relations complexes, animaux, insectes, champignons et parasites sont capables de se nourrir de débris végétaux ou animaux. En contribuant à la dégradation de la matière organique, ces êtres vivants participent à la libération d’Azote, de Phosphore ou encore de Potassium : des éléments nutritifs indispensables au développement des plantes.
La durabilité de l'agriculture est garantie par une bonne activité du vivant
La manière la plus simple de constater l’activité biologique d’un sol, c’est de l’observer.
S’intéresser à l’enracinement est fondamental, car les racines sont l’expression du vivant : Autour de chaque racine gravite une microbiologie intense
On ne le voit pas à l’œil nu, mais, la présence même de racines induit qu'il y de l'air dans le sol, porosité et oxygène, du vivant et donc une activité rhizospherique.
L’humus est le résultat de la dégradation de végétaux et d’une microfaune progressivement transformée en une matière brune. Ils sont capables de retenir des minéraux, de l’eau et confèrent une belle stabilité structurale à la matière, la rendant entre autres résistante à la battance.
L’argile quant à elle résulte d’un tri, d’une sélection, et de l’activité d’une variété particulière de bactéries : les chimiolithotrophes. Les chimiolithotrophes tirent toute leur énergie des minéraux. Lorsqu’elles entrent en contact avec la roche mère, ces bactéries sont capables de produire sous nos régions jusqu’à deux, trois tonnes d’argiles chaque année.
Au Canada, les équipes scientifiques de Rovira ont observé ce phénomène naturel étonnant : quelques heures suffisent pour former des argiles à partir d’une roche mère réduite en particules très fines. Le matériau d’argile s’organise en feuillets dotés d’attaches électriques. Cette structure favorise une activité biologique ayant des conséquences importantes sur le comportement d’un sol : les argiles accueillent et protègent continuellement les vagues de micro-organismes venus s’installer dans ses feuillets.
Acteurs prédominants de la faune macrobiologique, les vers de terre sont capables de transformer, de transporter et de digérer quasiment leur propre poids de terre chaque jour, ce qui représente 40 à 100 tonnes par an !
L’activité des vers de terre permet de reconstituer le complexe argilo-humique, à condition qu’il ne fasse ni trop froid, ni trop sec. Ce qui revient à une activité jusqu'à 250 jours par an, dans nos régions. La combinaison des argiles et de la matière organique se déroule dans leurs estomacs et dans leurs intestins. Ce phénomène confère aux turricules et aux déjections des vers de terre, une stabilité structurale incroyable et rend les minéraux à peu près dix fois plus assimilables après digestion.
En plus d'agir sur la fertilité chimique et biologique, les vers de terre collaborent à la fertilité hydrique: ils creusent de longues galeries verticales, permettant d’acheminer l’eau très rapidement dans les zones profondes du sol et donc de générer un stockage très efficace. L’érosion verticale est empêchée grâce au mucus qu’ils déposent sur la paroi de leurs galeries.
L'observation à l'œil nu de l'activité biologique du sol commence par la vérification de la présence de racines qui témoignent d'une activité rhizosphérique. Il faut aussi repérer la présence des humus ou argiles, repères d'une activité biologique efficiente.
De la présence d'organismes vivants dans le sol dégradant les matières végétales ou animales, découlent la libération de l'azote, du phosphore et du potassium, éléments essentiels à la croissance des végétaux.