Dans un contexte agricole déjà tendu où les récoltes subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique, le manque d’azote se traduit par des cultures carencées, des baisses de rendements et de qualité. Pourtant, au-dessus de chaque hectare, il y a une colonne gazeuse de 78.000 tonnes d'azote. Azote présent dans l'atmosphère, disponible gratuitement. Comment rendre cet élément, si abondant, accessible et assimilable par nos céréales, maïs, pommes de terre, betteraves ?
Certaines plantes, les légumineuses - comme les haricots, la luzerne, les pois - savent déjà utiliser l'azote atmosphérique. Par une collaboration symbiotique, la plante fournit à des bactéries spécialisées hébergées dans ses racines (appelées rhizobium) des sucres, de l'énergie. Ces bactéries, équipées d'enzymes pour capter l'azote de l'air, en font bénéficier la plante. Au fur et à mesure de son cycle, elle développe et ajuste cette microbiologie et pilote donc sa nutrition à travers ces différents échanges.
C'est sur la base de cette compréhension du vivant que les biotechnologies actuelles ont permis de développer des bactéries spécialement sélectionnées pour permettre à toutes les autres plantes, qui ne sont pas naturellement équipées, de fixer, elles aussi, l'azote de l'air. En utilisant la puissance et l'intelligence du vivant, l'air, les racines et le sol peuvent déployer leurs pouvoirs biologiques ! Le vivant remplace ainsi une industrie lourde et polluante et aide à piloter finement les apports azotés dont les cultures ont besoin, au bon moment !
Experts, biologistes, agronomes, ingénieurs, les professionnels du sol vivant sont là pour accompagner les agriculteurs à mieux appréhender tous les pouvoirs de la microbiologie, car la santé des cultures passe par la santé de l'écosystème. En diversifiant et en rééquilibrant les populations de micro-organismes, les sols se restructurent, gagnent en porosité. C'est sous ces conditions hydrique, minérale et physico-chimique, que les sols remplissent toutes leurs fonctionnalités dans l'écosystème : nutrition et protection des cultures, filtration de l'eau, stockage de carbone.
Aujourd'hui, les sols agricoles français sont trop dégradés. Le sol est une composante essentielle de la performance. Les sols vivants, c'est la réponse pour les agriculteurs, pour la production agricole, pour les consommateurs et pour la planète. Le vivant, ce sont des innovations initiées depuis plus de 3 milliards d'années qui ne demandent qu’à être remises au goût du jour !